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Quête
Murmures de la surface
Quête, murmures de la surface, propose un étrange conte du désespoir amoureux en neuf étapes comme autant de photos prises de Sylvain Entressangle d'un mur dans la région de Ragny dans l'Yonne.

En suivant ce rempart de pierres composant un bien étrange labyrinthe, l'homme veut retrouver sa compagne disparue, enfouie, morte. Qui sait ? A la recherche de sa dulcinée, l'homme cherche sur les pierres des signes du passage ou de la présence de son amour disparue.

Poursuivant la réinterprétation du mythe d’Orphée entamée dans l’ouvrage « du néant », Michael R. Koswil évoque ici un Orphée errant à la surface en quête de sa disparue.

Les photos de Sylvain Entressangle renforcent l’idée de mystère, d’un univers clos et à l’air libre à la fois, tandis que le texte cherche, par son rythme, à correspondre à la quête de l’homme vers sa dulcinée. Volontairement présenté au format carré des photos, le poème décliné en neuf parties donne ici l’impression de cases d’une énigme à résoudre, d’une équation à plusieurs inconnus.

La musique avec de multiples changements et évolutions et d’une durée volontairement longue s’articule comme une bande originale plus qu’un thème. Une version avec le poème lu par l’auteur est par ailleurs proposée en téléchargement.

Avec ce projet, Unclearpicture souhaite, comme à son habitude, poursuivre sa volonté de montrer les différentes interprétations de l’image au travers de la musique, des textes et des photos.

Photographies de Sylvain Entressangle
Textes et musique de Michael R. Koswil
La série est composée de 12 photos et textes avec musique


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Avancer, continuer à croire que l’espoir, le vent ou le temps n’auraient pas de prise sur le sort, le sens, le signe, la morsure du serpent, venin de cette histoire, poison d’une aventure qui t’a fait basculer dans l’ailleurs, cette autre vie où je n’existe plus, où je ne peux voir ton visage, sentir la douceur de ton corps, frôler tes formes pour nommer le désir, toucher tes bras, tes jambes, pour arrêter, suspendre, surprendre le temps et l’envoyer loin des fortes menaces et des coups de tempêtes, devenir amnésique et oublier l’instant qui a transformé l’ambre d’une vie de lumière, en ténèbres à la gloire des ombres, en malheur de te savoir, hélas, au-delà de mes yeux, de mes mots, de ce monde où je vis solitaire, ahuri, éperdu, transformé en fantôme, en ermite errant, dans la nuit éternelle de ta disparition vers l’ailleurs, où l’humain n’est qu’un songe, le destin, un sorcier invoquant le silence pour garder le mystère que mes yeux ne peuvent transpercer…
Pénétrer cet endroit qui ne peut se nommer par manque d’évidence, ce couloir, cet espace, cette mine en plein ciel où l’on n’extrait plus rien que l’attente et la peine, où l’on espère encore y retrouver des ombres pour prouver l’existence, mais tout n’est que distance, illusion, impression camouflée en mirage, royaume de sable, poussière, cendre, continuer alors à se soumettre à l’univers d’un jour qui ne dit plus son nom, qui parle à demi-mot d’un étrange au-delà, qui décrit un ailleurs et me garde ici-bas en spectateur du vide, dans la triste évidence d’un brumeux labyrinthe, de bribes de mémoire, de moments précédents, de futiles escapades de nos chemins lissés par la pierre, brique, mur, avant d’être poussière, méandre, passage masquant toujours l’empreinte de ta venue, me ramenant encore au désespoir fatal de ce point de départ …
Percer le mystère, trahir le silence que des millions d’années n’ont pu appréhender autrement qu’en espoir et regard vers le ciel, attendre, espérer que vienne un geste pour croire, voir, entendre et poursuivre sa route, loin du doute, à l’épreuve du soupçon, éviter de perdre son temps, trouver alors la faille, l’espace de la terre, du désert qui s’entrouvre et décrit, dessine la zone interdite, inédite, invisible, improbable, insoutenable à l’œil nu, percer le secret, l’énigme sans réponse, laisser faire le hasard, interpréter les signes, découvrir dans les heures, les jours, les mois, les saisons, lire les lignes de la main, boule de cristal, tarot de Marseille, scruter la course des étoiles, la route des astres qui conduit au meilleur des mondes, à la beauté fugace de ne plus croire que tout a une fin, que le souffle inspiré chasse l’ultimatum, prolonge pour un temps la sensation étrange entre lumière et ombre, car rien ne parait clair, faute de preuves tangibles, écrites, visibles pour l’humain en souffrance…